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Le moment présent [espace-temps de survie] vs [espace-temps de vie]

Je Suis Omraam.

Je te salue Laure. Je viens t’enseigner sur la question de vivre un moment présent difficile. Il est vrai qu’il y a cette confusion sur la façon de vivre le moment présent. Il est beaucoup plus facile d’apprécier le moment présent lorsque rien ne menace l’intégrité physique, psychique ou émotionnelle de l’être. Mais qu’en est-il lorsque la vie est menacée ?

Il est important de différencier l’instant présent du quotidien où rien ne vous menace, de l’instant présent durant lequel vous vivez la menace.

Cet instant où une menace quelle qu’elle soit est en train de détruire, de façon imminente, votre intégrité, là et uniquement là c’est l’instinct de survie qui agit dans sa juste place, qui prend les commandes et selon votre nature il fera l’un des choix suivants : fuite, combat ou inhibition.

L’un des trois étant opportunément déclenché pour répondre au mieux à la menace imminente pour atteindre le résultat SURVIE.

Si le jugement n’a sa place en aucun domaine, là encore moins. Ni la reconstitution du scénario en : « j’aurai dû faire ceci ou cela, dire cela plutôt que ceci » … c’est le mode pilotage automatique qui se met à l’œuvre et il est parfait tel qu’il se présente pour chacun, car dans la survie, le superflu du pour et du contre n’a pas sa place. C’est l’instinct sauvage qui déroule un programme automatique pour exprimer l’action ou l’inaction juste dans un seul but, la survie, et il est propre à chacun. C’est le moteur autonome de secours.

La question « pour quelle raison ai-je eu à vivre cet événement qui a menacé mon Être dans son intégrité ? » est une autre étape qui pourra se faire jour dès lors que « j’accueille sans jugement de moi ce que j’ai vécu » et « j’accepte la façon dont mon instinct de survie s’est manifesté à ce moment-là, en sachant que c’était la façon la plus juste et la meilleure pour moi ». Quand j’accueille de la sorte, je peux ensuite recevoir la guérison en comprenant ce que mon âme, aspect éternel de mon être, est venue apprendre de cette ou ces épreuves difficiles. Peut-être ont-ils fait office de « sonnette d’alarme pour prise de conscience » d’un état d’être qui demandait à évoluer, d’un schéma qui demandait à être déprogrammé, d’une résonance qui demandait à être entendue… Mais cela est un autre sujet.

L’autre instant présent, celui du quotidien est celui dont les enseignants spirituels parlent, car c’est non seulement celui de la vie quotidienne, celui qui occupe l’espace-temps ‘normal’ de la vie commune où rien ne menace directement et de façon imminente l’intégrité de l’être (contrairement à un espace-temps difficile mettant en jeu la survie, qui est sauf cas exceptionnels, rare et ponctuel).

Les enseignements relatifs au temps qui passe, et à la façon dont beaucoup de personnes subissent le temps invitent à davantage de conscience du phénomène ‘temps’ dans la façon dont il est vécu dans le quotidien, dans le courant de la vie et non de la survie. Comment sortir des projections de peurs liées à une éventuelle menace, qui parasitent l’instant présent quotidien et qui mènent à une humanité entière projetant ses émotions enrayées d’un moment de survie sur un instant présent que rien en réalité ne menace ?

Laure, tu sais donner des explications plus précises sur les émotions et les réactions chimiques du corps face à la menace. Utilise-les pour schématiser.


- Laure :

Voici. L’émotion est fonctionnelle* car elle actionne nos mécanismes de survie en cas de menace réelle et imminente. J’aime bien cette image du moteur autonome de secours 😊 Je vais essayer d’être concise sur les mécanismes de survie, et sans vouloir m’éloigner du sujet qui nous préoccupe, j’ajouterai les notes** tirées de l’œuvre de Neale Donald Walsh dans « Conversation avec Dieu » qui me paraissent compléter l’enseignement de sagesse reçu ici :


La colère déclenche la lutte, le combat, l’affrontement de la menace. C’est la part de Soi qui dit « NON ». Elle nous permet de nous faire respecter et de nous affirmer. C’est un système de défense de notre intégrité mentale, physique, émotionnelle, voire spirituelle.

** De l’enfant à l’adulte => un enfant qui n’a pas pu exprimer sa colère, c’est un adulte qui manifeste de la rage => maladie ; De l’individu à l’humanité => guerres, meurtres, pays effondrés


La tristesse (ou l’abattement dérivé de la tristesse) déclenche l’inhibition – càd « faire le mort », simuler l’état de mort voire arrêter de vivre momentanément pour que la menace abandonne et s’éloigne d’elle-même. C’est la part de Soi qui dit « ADIEU ». Elle met en veille notre énergie physique pour lâcher-prise, accepter ce qui est. Ressentir ou exprimer notre tristesse nous conduit à accepter tout ce que nous ne pouvons pas changer (la perte d’un être cher, une possession, une situation ou un événement non abouti, une déception…), les événements qui nous dépassent et que l’on ne maîtrise pas. Elle déclenche nos larmes qui évacuent l’iode du corps, pour nous vider littéralement et nous sentir plus léger. Enfin, elle permet de contacter la profondeur de notre Être, nous répare pour survivre à l’irrémédiable de l’événement qui a provoqué notre tristesse, même si le chemin peut parfois être long.

**De l’enfant à l’adulte => un enfant qui n’a pas pu exprimer sa peine, c’est un adulte qui ne pleure pas => dépression chronique => maladie ; De l’individu à l’humanité => guerres, meurtres, pays effondrés


La peur déclenche la fuite, l’éloignement, la mise à distance de la menace. Elle est la gardienne de la vie ! Elle assure notre intégrité physique. C’est grâce à la peur que l’on est prudent, que l’on ne prend pas de risques inutiles ou encore que nos muscles s’actionnent pour courir et s’éloigner de la menace. C’est la sonnette d’alarme qui déclenche notre mise en sécurité par éloignement lorsque l’on est en réel danger.

Cependant si la sonnette d’alarme de la peur sonne tout le temps (sursauter souvent, tourner la tête pour regarder derrière soi, avoir peur de la maladie, fuir une situation ou une conversation, occuper en permanence le temps dans le ‘faire’ et l’action, combler les silences, se projeter dans le passé ou le futur et jamais s’ancrer dans l’instant présent …) c’est qu’elle est « déréglée, déséquilibrée » et lorsque nous serons en réel danger notre cerveau ne saura pas déclencher la réaction appropriée à notre mise en sécurité.

**De l’enfant à l’adulte => un enfant qui n’a pas pu exprimer sa peur, c’est un adulte qui panique => mal-être => maladie ; De l’individu à l’humanité => guerres, meurtres, pays effondrés


La joie est une émotion mais c’est aussi une dimension de la conscience : l’AMOUR.

C’est la capacité à donner et recevoir SANS conditions (l’amour conditionné est un amour faussé par les règles, les rituels, les cultures, les restrictions. Il est retenu).

C’est la plus puissante des émotions. Pourquoi ? Parce qu’alors que les 3 émotions précédentes ont pour fonction notre survie physique, mentale, émotionnelle ; la joie nous permet d’atteindre le dépassement ! Le dépassement consiste à sortir des schémas de survie (lutte, fuite, soumission) et de choisir notre existence versus la subir.

**De l’enfant à l’adulte => un enfant qui n’a pas pu exprimer sa joie ou son amour inconditionnel, c’est un adulte possessif => mal-être => conflit => maladie ; De l’individu à l’humanité => guerres, meurtres, pays effondrés

Dans le processus chimique de l’émotion la sécrétion de cortisol ou d’adrénaline permettent au corps de réagir en faveur de sa survie. Mais quand les émotions s'installent durablement, l’hippocampe ne parvient plus à inhiber la sécrétion hormonale pour rétablir l’équilibre. Les réflexes limbiques ne sont pas relayés par l'intelligence néocorticale, l'individu reste sous l'emprise de la peur, de la colère ou de l'abattement. Nous ne sommes plus dans le cadre d'une réaction physiologique, nous glissons dans la pathologie. De fait, la peur cède la place à l'anxiété, la colère à l'agressivité, et l'abattement à la tristesse ou à l'état dépressif.

Or une émotion réprimée engendre un ou plusieurs mécanismes de défense du psychisme, classés en schémas de défense primaire, faux pouvoir, faux espoir ou déni, réduisant drastiquement notre angle de vue sur la réalité.


Nous sommes « bloqués en mode survie » ; c’est l’état de stress. Le moteur autonome de sécurité s’est enrayé et qui ne redonne pas le relais au moteur principal d’état de fonctionnement normal, et pour faire le lien avec notre sujet de l’instant présent, c’est ainsi que nous projetons les stigmates émotionnels d’un événement traumatisant (instant présent difficile) vécu dans un [espace-temps de survie], à l’intérieur de [l’espace-temps présent de la vie quotidienne] ou l’instant présent et que la mémoire activant la peur qu’il ne se reproduise, affecte la façon dont nous vivons cet instant présent. C’est ainsi que la plupart d’entre nous avons tant de difficultés à apprécier et nous réjouir de l’instant présent ordinaire, et faire le choix de le nourrir qualitativement par une présence à Soi nécessitant un regard tourné à l’intérieur, car inconsciemment nous l’alimentons de notre expérience rapatriée du mode survie pour planifier le futur en mode défense, sans passer par la case [là ici et maintenant tout est ok pour moi, agréable, calme, serein, tranquille, joyeux, léger … …] – terminé. Laure.


- Omraam :

Quand vous êtes dans l’instant présent de votre quotidien non menacé, là ici et maintenant, la question est bien « que faites-vous de ce temps qui passe ? ». Vos pensées sont-elles parties dans le passé à ressasser des événements, des actes ou des paroles regrettés ou manqués, des traumatismes ou des blessures ? Entendez-moi, je ne réduis en rien la dureté de moments difficiles, ni le fait de subir un traumatisme. La question est : là, dans ce moment présent de votre vie quotidienne sans menace imminente, où vont vos pensées ? Dans le passé ? dans une projection d’un futur où vous projetez de faire ceci ou cela ?

Dans ce cas vous n’êtes pas présents ici et maintenant, mais vous êtes ailleurs dans une rétro-projection ou une projection bien souvent fondée sur une émotion de peur tirant sur une ficelle de pouvoir, de contrôle …

Et s’est ainsi que votre temps qui s’écoule à l’intérieur de cet instant présent est alimenté de « non-vie » puisque le passé n’existe plus et que le futur n’est pas encore là, faisant de l’instant présent un espace vide.

Prendre conscience de la façon dont vous alimentez votre moment présent est une première étape vers un autre niveau d’épanouissement et de qualité de consistance. Est-ce que vous courrez partout tout le temps ? est-ce que vous faites plusieurs choses à la fois ? est-ce que vous avez le sentiment de manquer de temps ? ou que le temps vous échappe ? écoutez-vous vraiment la personne qui vous parle ? Prenez-vous le temps d’être en votre propre compagnie, de vous connecter à cette part de vous qui manifeste votre Présence Consciente ? de vous mettre à votre propre disposition ou êtes-vous tourné en permanence vers l’extérieur ? Prenez-vous le temps de vous regarder de l’intérieur, de vous observer, de communiquer avec vous-même, avec votre Soi Supérieur, non pas dans un dialogue où sont posés des jugements, des doutes ou des scenarios de peur ou de menace possible (cela n’est pas communiquer avec Soi, c’est être envahit par le mental-ego qui prend le pouvoir). Là sont les questions à se poser sur la qualité, sur la façon dont vous choisissez de nourrir votre quotidien, et là sont les invitations des maîtres de sagesse à vous autoriser à vivre l’expérience du moment présent épanoui, choisit par la qualité que vous lui accordez.

J’espère avoir répondu aux questions qui t’ont été posées et je te laisse compléter, en maître que tu es, cette canalisation.

- Merci Omraam de tout mon cœur. Laure

Reçois mon Amour et ma Lumière,

Je Suis Omraam Mikhaël Aïvanhov


Canalisé par Laure Bernardinis le 13/11/2019


* Extrait de l’enseignement de Claudia et Ricardo Sanchez, Sophrologues et auteurs

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